Ce roman est inspiré du Magicien d’Oz de L Frank Baum. Dans ce livre, l’auteur raconte la « véritable histoire de la méchante sorcière de l’ouest ». Nous suivons de la naissance à la mort la vie de la célèbre sorcière à la peau si verte.
Le livre se découpe en cinq grands chapitres qui nous plongent dans l’étrange vie d’Elphaba.
Avec le premier chapitre, on découvre la naissance toute particulière d’Elphaba. On suit principalement ses parents : Frex un religieux et Melena héritière d’une famille importante à la vie amoureuse fort ouverte. Les personnages du pays croquignon ouvrent un univers très construit où la religion est présente. Avec cette naissance peu commune de nouveaux personnages s’installent dans la maison comme Nounou ou Cœur de Tortue du pays quadling. On apprend donc un peu du pays d’Oz et de ses affaires.
Dans le second chapitre, on suit les années d’université à Shiz d’Elphaba au travers de différents personnages tel Glinda ou Boq. Ces années-là permettent de comprendre les enjeux et bouleversements qui se produisent à Oz mais aussi de mieux connaître la personnalité des différents étudiants ainsi que les liens qui se forment entre eux. On rencontre également Nassarose, la petite sœur d’Elphie. Découverte, mystère, meurtre, mensonge, influence…prennent place. C’est aussi l’occasion de traiter de la différence.
De nouveau, une ellipse de quelques années, nous propulse à la Cité d’Emeraude où Elphaba est devenue un membre actif de la rébellion contre un magicien qui nous apparait sous un tout autre jour. C’est aussi une période de passion amoureuse de la future sorcière avec un ancien camarade d’université. De nombreux évènements se produisent et marquent une nouvelle étape pour Elphaba qui âgée de la trentaine part pour le Winkus dans l’ouest du pays à la rencontre de nouveaux personnages.
Quant au dernier chapitre il lie d’une manière inattendue cette histoire à celle si connu de L F Baum.
Ce roman pour adulte permet de découvrir un univers riche et complexe qui remet en cause ce que l’on sait du Magicien d’Oz. Les personnages ne sont pas ce qu’ils paraissent être et Ephaba est à sa manière attachante. J’ai beaucoup apprécié cette manière de prendre à contre-pied les connaissances de l’univers d’Oz du lecteur.
Le livre fait une belle place à la religion et aux affaires politiques du pays qui participent vraiment à l’histoire et aux évènements qui touchent les personnages. Les personnages évoluent d’ailleurs tout au long du roman ce qui rend crédible leurs actes et paroles. L’évolution d’Elphaba est assez importante et témoigne d’une vie compliquée et d’un tempérament rebelle. Le fait de ne pas toujours suivre Elphaba de près permet aussi d’avoir un œil extérieur et de dévoiler les différents personnages.
« Mais Elphaba fit tomber tout net l’assiette sucrée sur son étrange tête pointue et regarda Galinda par-dessus le large bord. On aurait dit une fleur rare, sa peau était semblable à une tige dans son doux éclat irisé, le chapeau à une orgie végétale.
-Oh, mademoiselle Elphaba, dit Galinda, horrible petite chose, vous êtes jolie. »
Le roman est très bien écrit avec un style particulier tout de même qui donne le ton. On voit aussi au style d’écriture qu’il n’est pas destiné à un jeune public. A cela s’ajoute quelques sous-entendus ou pas forts coquins.
L’histoire est bien menée et on a envie de découvrir la suite. Même si à certain moment on s’éloigne de ce qu’il s’est passé, un évènement fini toujours par ramener le fil de l’histoire et donne des réponses à nos questions.
J’ai trouvé sympa les retrouvailles avec Dorothy et ses compagnons dans le dernier chapitre. Avec des changements évident au livre de base. J’étais curieuse de voir comment l’auteur rejoindrait les deux histoires. Et le décalage est parfois surprenant mais c’est ce que cherche l’auteur.
L’auteur s’approprie l’univers et crée une histoire en faisant une place très intéressante à cette méchante sorcière pas si méchante et fort surprenante mais toujours aussi verte !
« Dans la vie d’une sorcière, il n’y a pas d’ensuite, il n’y a pas d’à tout jamais, il n’y a pas d’heureux ; dans l’histoire d’une sorcière, il n’y a pas de post-scriptum. »
Il faut aussi noter une très belle carte du pays d’Oz en début de livre qui permet de bien se repérer et de se régaler les yeux.